Vers une nouvelle crise bancaire – Part II

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Depuis plus d’un an, nous annonçons que le fondement du fonctionnement des marchés financiers est profondément modifié par la crise : les emprunts d’Etats de pays développés, réputés les plus sûrs placements au monde, sont devenus des actifs à haut risque.

Pour la première fois, depuis le mardi 27 avril, la dette d’Etat d’un pays de la zone euro est notée comme un « junk bond », une obligation « pourrie », littéralement.

L’Europe chancelante – suite

+3, +4, +7…..+9,61% !

C’est le taux auquel l’Etat Grec pouvait emprunter à 10 ans, dans la journée de mardi, avant que l’agence Standards and Poors ne dégrade la note de solvabilité de l’Etat grec au rang de « junk bonds », c’est-à-dire de dette présentant un fort risque de non remboursement.

La Grèce empruntait, à deux ans, hier matin, à un taux de….15% !

Que dire, sinon que la Grèce n’est plus seule dans cette situation : par contagion, les taux d’emprunts des Etats du Portugal, de l’Espagne, de l’Irlande, ont commencé leur ascension – extrêmement endettés, les marchés craignent un défaut de paiement de ces pays.

Et l’agence de notation Standards and Poors a dégradé hier dans la soirée, la note de solvabilité d’un autre Etat de la zone euro, l’Etat du Portugal – et de deux crans, d’un coup.

En tous cas, c’est aujourd’hui officiel – certains des placements les plus sûrs au monde il y a deux ans (les dettes d’Etats des pays développés) sont depuis hier, officiellement considérés comme des placements spéculatifs.

 


La probable nouvelle crise bancaire

Les banques détiennent de très importantes quantités de dettes d’Etats de pays développés, et les considéraient comme des placements garantis – aujourd’hui, elles font face aussi à d’importantes dépréciations d’actifs dans leurs comptes.

Ces dépréciations, si elles se poursuivent, vont augmenter l’exposition au risque crédit des banques, et limiter encore l’octroi de prêts aux particuliers et aux entreprises.

Et c’est sans compter les nouvelles réglementations bancaires en cours de négociation au niveau mondial.

Hier, logiquement, en fin de journée, les cours de l’ensemble des banques ont dévissés, sur un mouvement de début de panique des marchés : BNP Paribas, -7,2%; Société Générale : -6,02%…en un jour.

 


L’aide de l’UE et du FMI tarde à se mettre en place : une solution à partir du 10 mai 2010 ?

L’aide financière des membres de l’Union Européenne et du FMI n’est pas encore effective, du fait des atermoiements incompréhensibles d’Angela Merkel – qui fait face à une opinion allemande très hostile à l’idée d’aider la Grèce.

En outre, des élections régionales allemandes, prévues le 9 mai prochain, sont décisives pour la coalition d’Angela Merkel – changera-t-elle d’avis une fois ces échéances passées?

Une réunion des chefs d’Etats européens est en tout cas prévue le 10 mai pour décider du déblocage de l’aide à la Grèce…

 


Ces quelques jours font prendre un risque très conséquent d’effet boule de neige, aux Etats européens, à l’euro…

Et la Grêce en particulier, est confrontée à la date butoir du 19 mai, date à laquelle celle-ci doit rembourser une obligation arrivant à échéance pour 9 milliards d’euros : une solution doit être trouvée d’ici là.

Pendant ce temps, la reprise continue – et les entreprises publient des résultats plutôt très encourageants au 1er trimestre 2010 !

 


Nos portefeuilles

Ces inquiétudes récentes, avec lesquelles les marchés financiers vont devoir apprendre à vivre pendant de nombreuses années, confirment la justesse des décisions d’allocation au sein de nos portefeuilles. Nos axes majeurs sont toujours les suivants :

  • Obligations (environ 40% de nos portefeuilles)

Nous conservons une forte pondération en obligations – mais recentrée sur les rares Etats développés peu endettés (Suède, Australie…), et majoritairement sur les Etats des pays émergents (qui détiennent globalement des réserves de change à un niveau supérieur à leur endettement total…).

  • Actions (de 43 à 59% selon les profils)

Nous sommes très peu exposés à l’Europe, et ne le regrettons pas (5 à 6 % selon les portefeuilles). Nos priorités sont toujours les actions des sociétés de pays émergents profitant du développement de leurs économies intérieures, et les sociétés des pays développés qui travaillent avec les émergents.

  • Matières Premières

Nous restons assez fortement exposés aux matières premières, et aux marchés liés aux matières premières. Ces marchés devraient souffrir temporairement des inquiétudes récentes sur l’avenir de la croissance européenne. Mais nous pensons, comme depuis longtemps, que la rapidité et l’importance du développement des économies émergente compensera largement la probable future faiblesse des économies développées. Nous maintenons nos positions malgré la tempête.

  • Monétaire (1 à 9% selon les profils)

Nous souspondérons cette classe d’actifs, en raison de rendements souvent inférieurs à l’inflation actuellement constatée, y compris dans les pays développés.

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