Assurances vie : les Français perdent de l’argent à cause de rendements trop faibles des fonds en euros

16 avril 2019
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Si les contrats d’assurance vie présentent de grandes différences de rendements, l’association de consommateurs CLCV tire la sonnette d’alarme sur les rendements des fonds euros. Elle appelle les assureurs à piocher dans leurs réserves pour relever la rémunération des épargnants.

 

L’assurance vie, placement préféré des Français, ferait-elle perdre de l’argent aux épargnants ? C’est ce qu’avance l’association de consommateurs CLCV qui pointe, en 2018, la rémunération extrêmement basse sur la partie la plus sécurisée et la plus répandue de ces 1700 milliards d’euros d’épargne. « Le taux des fonds en euros ne permet pas aux épargnants de maintenir leur pouvoir d’achat », alerte François Carlier, délégué général de la CLCV.

Un discours étayé par une analyse chiffrée. « Nous avons comparé les rendements 2018 des principaux contrats du marché, notamment ceux qui dépassent plus de 10 Mds€ d’encours », signale François Carlier. Résultat ? « L’année 2018 devrait être marquée par une baisse des rendements, avec un taux moyen aux alentours de 1,7 % », assure-t-il. Problème, dans le même temps, l’inflation, qui grignote le pouvoir d’achat du capital investi, elle, a retrouvé des couleurs. « L’inflation moyenne était de 1,8 % l’année dernière », rappelle François Carlier.

 


Érosion renforcée par les prélèvements sociaux

Bref, en épargnant avec ces contrats, on ne gagne plus d’argent, on en perd. « Si la perte est légère à première vue, elle s’avère en réalité bien plus importante après prise en compte des prélèvements sociaux », alerte François Carlier. Et de préciser : « Pour maintenir le pouvoir d’achat de l’épargne après prélèvements sociaux en 2018, il fallait afficher un rendement d’environ 2,18 %. »

BNP Paribas Multiplacements 2, Écureuil Projet, GMO (La Banque postale), Nuances 3D (Caisse d’épargne), LCL Vie… Aucun de ces contrats populaires n’atteint la ligne de flottaison sur leurs fonds euros. Mais pouvait-il en être autrement ? La rémunération des épargnants dépend des placements effectués par les assureurs. A ce titre, il est intéressant d’étudier de quoi est composé un fonds en euro.  Or ces derniers sont rattrapés par l’ambiance générale : celle d’une économie tournant grâce à des taux d’intérêt extrêmement bas, dont se félicitent, par ailleurs, les Français qui font un emprunt immobilier.

Pourtant, à en croire François Carlier, malgré ce contexte compliqué, les assureurs auraient pu mieux faire en 2018. « Les taux de rendement des contrats d’assurance vie ne se constatent pas, ils se décrètent », conteste le délégué général de la CLCV. En clair, les assureurs disposent de réserves qu’ils peuvent mobiliser en cas de coup dur. Certains l’ont – un peu – fait. Mais, globalement, pas assez pour rattraper le retard sur l’inflation.

« Nous regrettons que les établissements concernés n’aient pas utilisé les réserves accumulées dans les années passées pour protéger le pouvoir d’achat de leurs clients », dénonce François Carlier. Contactée, la FFA, le lobby des assureurs, précise que « d’après (ses) premières estimations, le rendement des fonds euros en 2018 serait très proche de l’inflation ».

 

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