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Après plus de quarante années de disparition de l’inflation, nous entrons à nouveau soudainement dans un monde avec une inflation structurelle : du côté de la demande, les distributions “d’argent gratuit”, liées aux conséquences des politiques sanitaires ont très fortement solvabilisé la demande mondiale, tandis que du côté de l’offre, les décisions de confinements en Chine en particulier, mais aussi ailleurs dans le monde, les sanctions économiques sur la Russie, et les contraintes gigantesques liées aux politiques de transition énergétique, diminuent fortement la capacité de l’appareil productif à répondre à la demande. Et voici (re-)venue la hausse presque généralisée des prix, de façon synchrone, dans le monde entier : l’inflation.
Or, l’inflation, si elle est incontrôlée, est un poison pour l’économie.
Début juin, les derniers chiffres de l’inflation aux USA ont continué de surprendre à la hausse les investisseurs, engendrant de nombreuses décisions de banques centrales dans le monde, d’augmenter leurs taux directeurs, et en conséquence un mouvement de fort et brutal ajustement des prix des actifs dans le monde développé en particulier : aux USA, le Nasdaq affiche une performance de -30,98% depuis le début de l’année, le S&P, principal indice américain, est à -22,90%. En Europe, l’Eurostoxx 50 est à -18,33% depuis le début de l’année.
On a également assisté à un crash des cryptomonnaies : le Bitcoin entre mille, a désormais perdu plus de 70% de sa valeur.
Enfin, du côté des placements réputés sans risque, les obligations d’Etat, les taux d’intérêt ont également fortement augmenté (et donc la valeur de ces obligations a également énormément chuté). C’en est bien fini de la longue époque où la France et les Etats européens empruntaient à taux négatifs : les taux d’emprunts à 10 ans de l’Etat français sont passés en quelques mois de -0,30% … à +2,3% !
Quant à nos portefeuilles, notre positionnement non directionnel sur les marchés financiers, nous a permis de résister aussi bien que possible à ce moment brutal de dislocation de marché : la très importante rotation de portefeuille en cours au niveau mondial, liée précisément au retour durable de l’inflation, constitue une importante réserve de valeur pour notre gestion, dans un contexte de forte volatilité.
Christophe Brochard
Conseil en investissement financier
Groupe Quinze – Gestion Privée